Chaque année, je le sens venir. Il me guette, s’approche, m’effleure. Habilement, il se faufile et me dirige. Sans trop lutter je capitule. Il prend possession de mon corps et de mon esprit. Se glisse entre les souvenirs, fait ressortir la nostalgie. Il me rappelle le bonheur perdu et me fait douter du bonheur inconnu. Viendra-t-il ? L’année prochaine sera-t-elle meilleure ? Ou peut-être moins pire ?
J’ai peur que le bonheur connu ne se représentera plus alors que j’ai le sentiment que ma vie n’a pas encore commencé. La vie nous emporte parfois dans un tourbillon agressif. On se laisse faire, puis on se perd. S’en sortir ? En plaquant tout, j’ai renoué avec le vide. Aujourd’hui plus rien, mais demain ? Demain, j’aurai grandi.
Pas si vieille mais plus si jeune. On ne ressent jamais autant la rapidité du cours de la vie que ce jour là. Il m’attire, je le hais. Il m’apaise et me fait peur. Qu’y a-t-il de si joyeux à le fêter ? Cet âge qui ne cesse de croître pour peut-être vous rapprocher du vide. S’entourer des gens qu’on aime ! Mais si eux nous aimaient vraiment, pourquoi seraient-ils heureux de cette année de plus ? Demain pas de chichi. Juste lui et moi à s’affronter !
27 ans. Oui, tout çà pour çà ; ou si peu. Mais c’est quand même beaucoup! Pour citer une amie : « T’es toujours dans la vingtaine ! ». C’est vrai, pas de quoi s’inquiéter. Happy birthday to me !